Nouvelle étape concernant le projet de gazoduc North Stream destiné à relier la Russie à l’Allemagne : les partenaires allemands du consortium vont céder des parts au groupe français GDF Suez. C’est en effet ce qu’a déclaré mardi à Berlin Alexander Medvedev, vice-président du géant gazier russe Gazprom.
Mi-avril, le groupe énergétique russe avait d’ores et déjà annoncé que les partenaires du projet avaient entamé des négociations sur une entrée du groupe français, le groupe énergétique allemand EON laissant parallèlement entendre qu’il envisageait de réduire sa participation de 4,5%.
« L’entrée de GDF Suez est soutenue par tous les partenaires », a désormais déclaré mardi Alexander Medvedev lors d’une conférence sur la dialogue énergétique entre la Russie et l’Union européenne, organisée par la Russian Gaz Society. Ajoutant que « les deux partenaires allemands lui cèderont des parts pour permettre son entrée au consortium ». Sans toutefois préciser les parts que E.ON Ruhrgas et Wintershall, qui détiennent chacun 20% du capital, seraient susceptibles de céder. Rappelons que Gazprom détient une participation de 51%, le Néerlandais Gasunie possédant les derniers 9%.
Un léger suspense demeure sur le dossier, M. Medvedev n’ayant pas voulu avancer de date pour l’entrée de GDF Suez.
Le 10 avril dernier, Gérard Mestrallet, PDG du groupe avait confirmé l’ouverture de négociations, tout en ajoutant que son groupe était prêt à participer au projet s’il lui apportait un « approvisionnement renforcé et sécurisé ».
Le patron du groupe énergétique allemand EON avait quant à lui rejeté des rumeurs selon lesquelles sa position pourrait être « justifiée » par de nouvelles exigences de certaines banques, lesquelles seraient tentées d’obtenir l’engagement d’un grand groupe supplémentaire pour financer le projet.
A contrario, il avait laissé entendre que son groupe était fortement intéressé à intervenir comme partenaire d’EDF du projet de construction d’un réacteur nucléaire de troisième génération (EPR) à Penly, dans l’ouest de la France. Et ce, alors même que le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, avait indiqué vouloir associer « des partenaires allemands ». Un échange de bons procédés en quelque sorte ?
Le projet de gazoduc qui doit relier sur 1.198 km Vyborg en Russie à Greifswald, en Allemagne, a été vertement critiqué par la Pologne et les Etats baltes qui y voient une volonté stratégique du Kremlin de tenter de contourner ainsi des pays quelques peu « hostiles » aux volontés hégémoniques de Moscou. Ce qui est loin d’être totalement faux ….
L’Union européenne cherche quant à elle à diversifier ses sources et routes d’approvisionnement en gaz via notamment le projet du gazoduc Nabucco. Le but : tenter de s’affranchir de la politique gazière russe (40% de ses importations) et des conflits gaziers entre Moscou et ses voisins, tel que l’Ukraine, pays de transit pour 80% de ces achats.
Paul Corcoran, directeur financier de Nord Stream, a indiqué pour sa part que le consortium avait d’ores et déjà signé des contrats de fourniture avec l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, le Danemark, l’Italie et la Suisse. La construction du gazoduc a été confiée à des firmes russes, allemandes, française (Eupec) et italienne (SAIPEM.
Sources : AFP, Dow Jones Newswire, Ria Novosti, Les Echos
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Schroeder à la rescousse …
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Nord Stream: Schröder invite les pays européens critiques à participer au projet
16:51 | 19/ 05/ 2009
KALININGRAD, 19 mai – RIA Novosti. Les pays européens souhaitant garantir leur approvisionnement en gaz devraient cesser de critiquer le projet de gazoduc Nord Stream et participer à sa réalisation, a déclaré mardi Gerhard Schröder, ex-chancelier allemand qui dirige le comité des actionnaires de Nord Stream AG.
« Je dis à tout le monde qu’il s’agit d’un projet européen, que beaucoup de pays membres de l’UE y participent. Ceux qui souhaitent garantir l’approvisionnement de l’Europe en énergie, doivent participer ensemble à la réalisation du projet », a expliqué M.Schröder.
Plusieurs pays dont l’Estonie, la Pologne, la Suède et la Finlande s’opposent à la mise en oeuvre du projet Nord Stream qui, selon eux, présente des risques écologiques. Les experts estiment cependant que la Pologne redoute surtout de perdre les profits qu’elle engrange en tant que pays de transit du gaz russe.
« J’entends souvent des critiques qui ne portent pas sur le fond du projet, mais sur son aspect politique. Je ne les partage pas », a indiqué M.Schröder. « S’il y a des questions concrètes, nous les réglons. Nous avons notamment débloqué cent millions d’euros pour une expertise écologique de la mer Baltique où passera le pipeline », a-t-il noté.
Nord Stream est un itinéraire foncièrement nouveau pour l’exportation de gaz russe vers l’Europe (avant tout vers les marchés allemand, britannique, néerlandais, français et danois), qui contournera les pays de transit traditionnels. Long de 1.220 km, il reliera Vyborg (Russie) et Greifswald (Allemagne) par la mer Baltique.
Sa première conduite, longue de 1.200 km et d’une capacité annuelle de 27,5 milliards de mètres cubes, doit entrer en exploitation en 2010. L’opérateur du projet est la société Nord Stream AG, enregistrée en Suisse et détenue à 51% par Gazprom, à 40% par les allemands Wintershall Holding et E.ON Ruhrgas et à 9% par le néerlandais Gasunie. En avril dernier, Nord Stream AG a lancé des négociations avec Gaz de France sur sa participation au projet.
soutenir ce projet est honteux. On laisse tomber les pays baltes.