Les économistes et le « non »

Dans l’ensemble, les économistes ont l’air de ne pas se soucier d’un éventuel « non » au référendum français sur la constitution européenne. D’après certains d’entre eux, l’issue du scrutin présidentiel de 2007 influrencerait bien davantage la conjoncture économique.

Je ne suis pas d’accord. Je pense même l’inverse : en France comme dans d’autres pays de taille et d’ouverture sur l’extérieur comparables, les événements politiques intérieurs n’ont plus guère d’influence sur la marche globale de l’économie.

En revanche, la perception qu’à le monde de la France dans l’Europe, de l’Europe dans le monde exercera une influence réelle, pas nécessairement immédiate, sur la conjoncture « intérieure ».

Quelque chose me gêne dans les méthodes de la plupart des économistes (et je parle en connaissance de cause étant « économiste » de formation) : c’est leur incapacité à prendre en compte l’intangible, les comportements, pour tout dire, le psychisme humain.

Un seul exemple (américain) à propos du comportement : quel économiste a été capable de mesurer l’impact de l’incertitude sur l’issue du scrutin présidentiel en novembre 2000 ? Oui, je rappelle que durant près de 2 mois les Etats-Unis n’avaient pas de Président…

Ce flottement politique , l’air de rien, a correspondu exactement avec le retournement de la conjoncture économique aux Etats-Unis, et par extension, à l’étranger. Que s’est-il passé sinon qu’une grande quantité de décisions de la vie des affaires a été stoppée (reportée?). C’est assez irrationnel comme comportement et c’est difficile à cerner puisqu’il s’agit de mesurer ce qui n’a pas eu lieu…

(7 commentaires)

Les commentaires sont fermés.