Qui veut la peau de Lonmin ?

Encore un rachat dans le secteur minier ? Vendredi dernier, l’action d’un des grands producteurs mondiaux de platine, Lonmin, a terminé sur le London Stock Exchange aux alentours de 2.792 pence (ou 27,92 livres sterling), en hausse quotidienne de près de 25 % !

La capitalisation boursière du groupe s’élevait alors à environ 3,8 milliards de sterlings, soit plus de 5,5 milliards d’euros. En cours de séance, la société a admis dans un communiqué laconique qu’elle était « en discussions préliminaires qui pourraient déboucher ou non sur une offre d’achat de la compagnie ». La prudence est de mise : « On note que ces discussions n’en sont qu’au tout début et qu’elles ne présagent pas de la certitude d’une offre. Une nouveau communiqué sera publié le moment venu », ajoute Lonmin.

Mais qui est donc ce Lonmin ?

Cotée et domiciliée à Londres, pratiquement tous les actifs de cette entreprise minière sont situés en Afrique du Sud. Lorsqu’elle fut fondée en 1909, la société s’appelait « London & Rhodesian Mining Company ». En 1963, elle prend le nom de « Lonrho Plc », puis en 1999 celui que nous connaissons aujourd’hui.

Lonmin est à l’heure actuelle le troisième producteur mondial de platine derrière AngloPlatinum, filiale spécialisée du géant sud-africain AngloAmerican, et un autre sud-africain, Impala Platinum. En 2005, Lonmin a réalisé un chiffre d’affaires de 1,13 milliard de dollars et extrait 916.000 onces de platine. Dans le rapport annuel 2005, son président Sir John Craven estime que Lonmin pourra extraire 1 million d’onces en 2006 et 1,3 million en 2010.

Les minières de ce secteur extraient principalement du platine, mais plus généralement d’autres métaux appartenant au même groupe : les métaux dits « platinoïdes », ou en anglais « platinum grade metals » (PGM). Ainsi Lonmin a-t-elle extrait l’année passée plus de 400.000 onces de palladium et près de 120.000 onces de rhodium. Soit un total de 1,7 million d’once de métaux platinoïdes. Pour mémoire, au matin de ce mardi 21 févier 2006, l’once de platine cotait près de 1.030 dollars l’once, celle de palladium presque 290 dollars et le rhodium aux alentours de 3.400 dollars l’once ‘troy’ de 31,10 grammes.

Les métaux platinoïdes sont utilisés dans différents domaines : principalement dans les échappements catalytiques des véhicules diesel, mais aussi dans la fabrication des disques durs et des écrans plats, la bijouterie, les médicaments chimiothérapiques… Et, pour la petite histoire, jusque dans les Post-It Notes (prpduit du groupe américain 3M), sous unr forme dérivée et dans des proportions infimes bien sûr. Mais cela permet au post-it de se décoller sans laisser de traces