Après s’être attaqué aux constructeurs américains et japonais en leur reprochant de vouloir commercialiser aux Etats-Unis des véhicules non produits en local, Donald Trump menace désormais les groupes allemands et tout particulièrement BMW.
S’exprimant dans le cadre d’un entretien au journal allemand grand public Bild, le président élu a ainsi averti que les Etats-Unis imposeraient un tarif douanier de l’ordre de 35% sur les véhicules que le constructeur allemand compte assembler dans une nouvelle usine au Mexique et exporter de là vers le marché américain.
La construction de la première usine BMW à San Luis Potosi, au Mexique, « se poursuit comme prévu et doit être terminée en 2019 », a sobrement décalré en retour un porte-parole du groupe, en réponse aux menaces de Donald Trump. Le site est destiné à produire coupés et berlines Série 3 destinés au marché mondial en vue de compléter la production de ce type de véhicules en Allemagne et en Chine. Il aura notamment pour voisin General Motors, installé également à San Luis Potosi.
« Nous sommes un exportateur net aux Etats-Unis, où nous produisons et exportons plus de véhicules que nous ne vendons dans le pays », a toutefois tenu à souligner BMW. Pour rappel, le constructeur produit à Spartanburg (Caroline du sud) les SUV X3, X4, X5, X6, y compris pour le marché européen, dont les 70% sont exportés. Il s’agit même de la plus importante usine de BMW dans le monde ! Le constructeur se vante même d’être le plus gros exportateur automobile de véhicules des Etats-Unis en valeur (dix milliards de dollars).
L’usine a été ouverte en 1996, elle emplie 8.800 personnes et a produit à ce jour plus de 3,3 millions de véhicules. Rein qu’en 2016, Spartanburg a fabriqué 411.200 unités et plus de sept milliards d’euros y ont été investis depuis les origines.
Les propos de Donald Trump ont néanmoins fortement irrité le ministre allemand de l’Economie.
Il a ainsi mis en garde le futur homme fort des Etats-Unis contre l’instauration d’une taxe de 35% sur les importations de véhicules produits par des constructeurs d’outre-Rhin hors des Etats-Unis, en estimant que le cas échéant, « l’industrie automobile américaine en sortira moins bonne, plus faible et plus chère ».
Effet boomerang ? Jürgen Hardt, le chargé de la coopération transatlantique au sein du gouvernement allemand est encore allé plus loin, indiquant que la production des constructeurs automobiles allemands aux Etats-Unis pourrait être remise en cause si le président américain élu mettait en oeuvre des mesures protectionnistes . Qui est pris qui croyait prendre ?
Soulignant une nouvelle fois les lacunes de Donald Trump sur les dossiers industriels qu’il souihaite néanmoins maîtriser, Jürgen Hardt a ajouté, pour le moins critique : « quelqu’un devra lui expliquer que des entreprises allemandes produisent déjà aux Etats-Unis, exportant à partir de là dans le monde entier ». « Cela serait remis en question si Donald Trump mettait en mouvement une spirale protectionniste internationale » a -t-il prévenu.
Sources : AFP, Reuters
Elisabeth Studer – 18 janvier 2017 – www.leblogfinance.com
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