Enfin ! Après des années d’impasses et de rebondissements, le gouvernement irakien a approuvé dimanche un projet de loi sur le pétrole et le gaz destiné à réglementer le secteur des hydrocarbures et à établir les fondements du partage de production entre Bagdad et les provinces.
Le texte doit encore être approuvé par le Parlement.
Le vote de tout projet allant dans ce sens a été reporté régulièrement depuis 2007 en raison de divergences entre le gouvernement central et les autorités provinciales du Kurdistan.
Alors que Bagdad souhaite avoir la main mise sur la gestion des ressources pétrolières, le Kurdistan, région riche en hydrocarbures entend quant à lui garder le contrôle de la manne pétrolière.
Rappelons qu’à l’heure actuelle, l’Irak produit environ 2,7 millions de barils par jour, dont environ 2,1 millions sont exportés. D’ici fin 2011, l’Irak pourrait porter sa production à 3 millions de barils par jour (mbj). A noter également que les revenus du pétrole assurent près de 90% des rentrées de l’Etat.
Le gouvernement central était entré en conflit ouvert avec la région autonome du Kurdistan suite aux accords pétroliers que cette dernière a conclus avec des groupes étrangers, l’origine du conflit étant directement lié à la répartition des charges et des bénéfices de ces opérations.
Début février, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait toutefois déclaré que Bagdad avait au final accepté d‘avaliser les contrats pétroliers – basés sur le partage des bénéfices – conclus par la région autonome du Kurdistan, mettant ainsi fin à des mois de dispute avec le gouvernement kurde.
Le Kurdistan, qui avait cessé d’exporter son pétrole en octobre 2009 en raison d’un différend avec Bagdad sur le mode de rémunération des compagnies étrangères exploitant les gisements, a recommencé au début du mois de février à pomper le pétrole destiné à l’exportation.
Les propos de Maliki prononcés en février dernier s’avéraient pour le moins historiques, désavouant la politique pétrolière centralisatrice menée depuis 2006 par son précédent ministre du Pétrole Hussein Chahristani tout en reconnaissant les contrats kurdes et leur caractère plus lucratif, en invoquant des conditions naturelles de forage différentes au Kurdistan et dans le Sud de l’Irak.
Précisons également que Bagdad a maintes fois contesté aux autorités kurdes le droit de signer leurs contrats pétroliers, allant jusqu’à interdire aux compagnies concernées de participer aux appels d’offres nationaux. Ce qui n’a toutefois pas empêché le Kurdistan de ratifier des accords avec de nombreuses compagnies étrangères …
Sources : AFP, Reuters