Grèce : la Finlande pourrait mettre le feu aux poudres

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La Finlande aura eu le courage de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas et, mieux encore,  de joindre ses actes à la parole …

Mardi, le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen a menacé de ne pas participer au nouveau plan d’aide à Athènes si le gouvernement grec ne garantissait pas par des collatéraux les prêts que lui consentirait Helsinki. 

Une attitude qui pourrait mettre le feu aux poudres

« L’accord sur les collatéraux conclu entre la Finlande et la Grèce ne doit pas bloquer le plan », « mais dans tous les cas nous exigeons ce collatéral », a ainsi réaffirmé t le Premier ministre mardi. Ajoutant que le parlement finlandais avait décidé que Helsinki devait l’exiger comme « condition » de sa « participation« .

« L’accord conclu entre Athènes et Helsinki peut néanmoins faire l’objet de modifications » a cependant reconnu Jyrki Katainen, précisant que la Finlande continuait de traiter du dossier avec d’autres pays membres de l’UE.

Considérant les risques d’implosion de la zone euro, d’autres pays pouvant être tentés d’emboîter le pas à la Finlande, Angela Merkel a toutefois d’ores et déjà rejeté tout traitement de faveur au gouvernement finlandais dans le cadre du plan d’aide à la Grèce.

S’exprimant lors d’une réunion parlementaire du parti chrétien démocrate (CDU) et réagissant aux conditions posées par la Finlande, la chancelière allemande a déclaré tout net que les accords ne fonctionnaient pas de cette manière. 

Flairant le vent …. ou bénéficiant d’informations en avance de phase, lundi, l’agence de notation Moody’s avait déclaré pour sa part que des accords bilatéraux sur la mise en place de collatéraux liés aux prêts consentis à la Grèce auraient un impact négatif sur la note de crédit d’Athènes et celle des autres pays placés dans la même position.

« La tentative d’accord finno-grec sur un collatéral soulève des inquiétudes sur la volonté et la capacité de certains dirigeants de la zone euro à appliquer les mesures nécessaires pour préserver la stabilité de l’union monétaire européenne« , donne comme argument l’agence de notation. 

Il est vrai que la solidarité est loin d’être de mise au sein de la zone euro : l’Autriche, les Pays-Bas et la Slovaquie ont d’ores et déjà affirmé souhaiter à leur tour pouvoir bénéficier de garanties de ce type.

Lucide, clairvoyante ? Moody’s affirme tout net s’attendre « à ce que les pays membres de la zone euro rejettent l’accord entre la Finlande et la Grèce ». Ajoutant que « la recherche de tels accords » risque « de retarder le déblocage de la tranche suivante de l’aide à Athènes et de précipiter un défaut ».

Autre élément négatif mis en avant par Moody’s : la prolifération d’accords sur des collatéraux limiterait selon elle le montant des fondsdisponibles pour les futurs programmes. 

L’Institut de la finance internationale (IFI) a pour sa part estimé mardi que la multiplication actuelle des demandes d’un collatéral attaché aux prêts consentis à la Grèce constituait « un développement négatif » susceptible de compliquer la mise en oeuvre du plan de sauvetage à Athènes.

« Une complication serait qu’un ou deux pays obtiennent avec la Grèce un accord sur un collatéral, puis que d’autres pays souhaitent la même chose, et que cela rende tout le processus plus difficile, a ainsi déclaré Hung Tran, vice directeur général de l’IFI.

Sources : AFP, Reuters, Nouvel Obs

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