Grèce : Moody’s pourrait baisser la note de plusieurs crans

Les ennuis sont loin d’être finis pour la Grèce.

Jugez plutôt : l’agence de notation Moody’s a annoncé lundi qu’elle envisageait d’abaisser la note du pays. La rétrogradation pourrait même être de plusieurs crans.

Arguments invoqués : la révision à la hausse du déficit public de la Grèce et de fortes inquiétudes concernant la solidité de l’économie grecque.

S’exprimant dans le cadre d’un communiqué, Moody’s souligne ainsi qu’elle pourrait abaisser sa note de plusieurs crans si après examen et analyse de la situation du pays, il s’avérait que l’endettement n’était pas viable sur la durée.

Pour l’agence, une telle situation « augmenterait sensiblement la possibilité d’une restructuration à court ou moyen terme de la dette » du pays.

Moody’s considère par ailleurs comme ambitieux les objectifs économiques fixés par la Grèce, les estimant difficilement réalisables.

Un retour du pays sur le marché des capitaux en 2012, comme prévu initialement, lui semble également « de plus en plus improbable« .

Pire encore, l’agence relève que les solutions publiquement évoquées par certains responsables correspondraient à sa définition d’un défaut de paiement.

Rappelons qu’à l’heure actuelle, la Grèce est d’ores et déjà notée « B1 » pour sa dette long terme, la plaçant de facto dans la position d’un emprunteur peu fiable.

A la mi-avril, alors que les rumeurs concernant une éventuelle restructuration de la dette grecque se faisaient de plus en plus tenaces, le Premier ministre grec Georges Papandreou avait déclaré pour sa part que son pays résoudrait ses problèmes en restructurant le pays, pas la dette. A la même date, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, avait affirmé quant à lui à Washington que les « rumeurs » sur une restructuration de la dette de la Grèce étaient « totalement infondées« .

En vue de voir le bout du tunnel, Athènes a récemment annoncé un plan de privatisations d’ici 2013, ainsi que des économies budgétaires supplémentaires dès 2011. Des « changements radicaux » étant parallèlement évoqués par Georges Papandreou. Des mesures prises pour tenter de  freiner l’envolée des taux obligataires  et de lutter contre les craintes des marchés, lesquels considèrent comme fort probable une restructuration de la dette.

« La Grèce n’a nullement le projet de restructurer sa dette et l’hypothèse n’est pas envisagée par le Fonds monétaire international (FMI) », avait également déclaré mi-avril le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, dans une interview accordée à Reuters. « Une restructuration n’est tout simplement pas dans les tuyaux », avait-t-il affirmé.

Selon lui, «  la situation va s’améliorer » de telle sorte que la Grèce sera «en mesure de revenir sur les marchés en 2012. »

Papaconstantinou avait parallèlement démenti des informations selon lesquelles le FMI, estimant la dette grecque trop lourde, aurait affirmé à des responsables européens qu’une restructuration de la dette grecque devrait intervenir en 2012. « Nous discutons tout le temps avec le FMI. Il n’y a pas de discussion de ce type », avait affirmé le ministre.

Sources : AFP, AWP, Reuters