La Tunisie n’est décidément pas sortie de l’auberge. L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé mercredi qu’elle abaissait d’un cran la note de la dette à long terme du pays Tunisie à BBB- tout en maintenant sa perspective « négative ».
Raisons invoquées : les incertitudes entourant la situation économique et politique du pays « dans cette période de transition difficile ».
« Même si la transition vers la démocratie pourrait améliorer la confiance à long terme, l’agitation politique a détérioré les perspectives économiques à court terme, les finances publiques et le système financier« , argumente par ailleurs Fitch.
L’agence de notation explique parallèlement sa décision de maintenir sa perspective négative en arguant qu’il y a « un risque que les premières élections véritablement démocratiques prévues en juillet n’accouchent pas d’un gouvernement stable avec un mandat clair et fort lui permettant d’engager des politiques économiques responsables et inspirer la confiance des investisseurs ».
A l’inverse, « des élections réussies en juillet, débouchant sur un gouvernement stable, ou alors donnant la preuve que les finances publiques et l’économie sont moins affectées que redouté, pourraient probablement aboutir à une révision de la perspective à stable« , précise Fitch … à deux doigts de s’ingérer dans les affaires internes de la Tunisie.
Rappelons qu’en janvier dernier, déjà, l’agence avait annoncé envisager un abaissement de la note de la Tunisie, laquelle était alors fixée à BBB. Si la note BBB- désormais attribuée à la Tunisie place le pays parmi les contrées dont la dette est considérée sans risque majeur de défaut, une nouvelle dégradation la ferait entrer dans la catégorie dite spéculative.
Alors que le départ de Ben Ali et le renversement de son régime avait suscité maint espoirs, il n’en demeure pas moins que tout nouveau gouvernement devra relever des défis économiques de taille tels que le redressement du taux de chômage élevé des jeunes.
Si l’économie tunisienne semble fonctionner à peu près normalement à l’heure actuelle, à l’exception des perturbations provoquées par les grèves, Fitch s’attend toutefois à une croissance économique comprise seulement dans une tranche de 1 à 2 % en 2011, très inférieure aux 5% prévus fin 2010.
Raisons invoquées : la baisse de la production observée pendant les événements mais également les répercussions du climat révolutionnaire sur le tourisme et les investissements.
Fitch constate par ailleurs que le gouvernement tunisien doit faire face à des échéances de dette obligataire externe équivalant à 750 Millions USD en avril et en septembre 2011. Selon l’agence, ces échéances devraient être honorées à l’aide des dépôts en devises détenus par la Banque Centrale de Tunisie pour un montant de 1,5 Milliard USD.
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