Egypte : vers une démission de Moubarak ?

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Le monde entier – ou presque – est dans l’expectative : Moubarak va-t-il jeter l’éponge ? S’il est d’ores et déjà acquis que l’actuel président égyptien ne se représenterait pas aux élections, le porte-parole du gouvernement, Magdi Radi a indiqué jeudi que le Chef de l’Etat devait s’adresser à la nation égyptienne à 22H00 locales (20H00 GMT). Victoire de le foule et/ou des acteurs internationaux ?

Rappelons que depuis le 25 janvier dernier, des centaines de milliers de personnes exigent le départ du président. Durant la journée de jeudi, l’armée a annoncé pour sa part qu’elle examinait les « mesures » nécessaires « pour préserver la nation » et « appuyer les demandes légitimes du peuple ».

Le 1er février dernier, à l’issue d’une journée de forte mobilisation rassemblant plus de 1 million de personnes, Hosni Moubarak – au pouvoir depuis près de 30 ans – avait  annoncé dans un discours télévisé qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle mais qu’il terminerait son mandat et ferait tout «pour qu’il y ait une transition pacifique». Son objectif: gagner du temps en tentant d’apaiser le peuple égyptien, lequel réclame sa démission.

A cette date, le Président égyptien avait en outre appelé à « débattre d’un amendement aux articles 76 et 77 de la Constitution pour changer les conditions de la candidature à la présidentielle et limiter les mandats ».

Mercredi, plusieurs élus de la Chambre des représentants américaine ont quant à eux critiqué la politique du président Barack Obama face aux événements en Egypte  et à la situation politique au Liban. La présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, Ileana Ros-Lehtinen, indiquant que dans ces deux pays, les Etats-Unis n’avaient « pas su tirer avantage efficacement de l’aide américaine pour la promotion des forces démocratiques« .

« L’administration n’a pas su saisir l’occasion de pousser à des réformes« , a estimé Mme Ros-Lehtinen. « En Egypte, j’ai peur que nous arrachions l’échec des mains du succès« , a également ironisé le représentant démocrate Gary Ackerman.

« L’administration Obama semble maintenant hésiter entre un vrai soutien aux doléances des Egyptiens, ou bien un retour à la stabilité avec une apparence de changement« , a par ailleurs ajouté l’élu.

De son côté, le directeur du Washington Institute for Near East Policy, Robert Satloff, s’est montré très critique envers la position du président sur la question du retrait de Hosni Moubarak du pouvoir. « Moubarak a dit +huit mois+, Obama a dit +maintenant+. Chaque jour depuis lors est une victoire pour Moubarak« , a ainsi affirmé M. Satloff.

Elliott Abrams, un ancien des administrations Reagan et Bush fils a par ailleurs affirmé que l’aide américaine pour l’Egypte ne devrait pas être suspendue, contrairement à ce que proposent certains élus du Congrès, mais devrait servir à aider à la promotion de la démocratie.

 

Jeudi, devant le Congrès à Washington, le directeur de la CIA Leon Panetta a  quant à lui jugé « fort probable » que M. Moubarak quitte le pouvoir dans la soirée et qu’il soit remplacé par son vice-président Omar Souleimane.

Sources : AFP, Reuters, Les Echos

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