Tunisie : le patronat libéré des Trabelsi apporte son soutien au gouvernement

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Et si la révolution tunisienne était également largement « influencée » par les patrons tunisiens non issus du clan Trabelsi, suggérions nous récemment ? Ces derniers pouvant être largement révoltés face à la main-mise d’une famille sur l’économie entière de la Tunisie.

Les faits semblent abonder dans notre sens désormais, alors que les représentants des forces économiques du pays (hors Trabelsi) – et notamment industrie, commerce et artisanat – viennent d’apporter leur soutien au nouveau gouvernement tunisien.

Alors que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a indiqué dès le jeudi 27 janvier apporter son soutien au second gouvernement de transition, vendredi c’est au tour de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) de lui emboîter le pas.

Dans un communiqué, les responsables de l’UTICA précisent pour leur part « qu’au moment où le peuple tunisien affirme, chaque jour avec un peu plus de force, son attachement à la liberté retrouvée et à la démocratie, l’Utica se réjouit que ce message ait été entendu par les plus hautes instances de notre pays qui, avec ce nouveau gouvernement, nommé le 27 janvier 2011, démontrent leur volonté de créer une dynamique d’union nationale. »

Pour le patronat tunisien, « ce gouvernement célèbre une valeur aujourd’hui essentielle en Tunisie : la compétence. Celle-ci est mise désormais au service du peuple tunisien pour le conduire sur la voie de la démocratie et de la croissance économique pour tous. »

L’UTICA « appelle de ces voeux, invitant en cela l’ensemble des forces économiques de la Tunisie a reprendre le travail. Notre instance réaffirme avec force et conviction que c’est là l’unique voie possible pour réussir le challenge économique que la Tunisie a à relever. »

Mais la tâche ne sera pas facile ….

Jeudi, le bureau exécutif de l’UTICA a appelé à accélérer le dédommagement par l’Etat de nombreux commerces et entreprises ayant subi des pertes afin que ces derniers puissent reprendre leurs activités dans les meilleurs délais.

A l’issue d’une réunion, jeudi, le bureau a également mis en garde, dans un communiqué, « contre les préjudices que pourraient entraîner la pérennisation de la situation actuelle, pouvant engendrer davantage de pertes pour l’économie tunisienne« . Il a appelé le gouvernement d’union nationale à « faire participer les représentants du secteur privé à la prise de décision« . Chose qui n’avait certainement pas lieu d’être sous la Présidence de Ben Ali …

L’Union Tunisienne a par ailleurs a adressé « un appel urgent à toutes les forces vives afin qu’elles œuvrent à calmer la situation et à garantir un environnement politique et économique à même de préserver l’investissement et à en augmenter le flux de manière à renforcer le rythme de création d’emplois ».

Les membres du bureau exécutif ont également exprimé leur préoccupation quant aux entraves et abus auxquels font face plusieurs entreprises et usines, en raison des appels à la grève lancés dans tous les secteurs.

Rappelons que le 19 janvier dernier, le président de l’Utica, Hédi Djilani, a démissionné de la présidence du bureau exécutif de l’organisation patronale. Sa démission faisant suite aux pressions d’un grand nombre de ses pairs exigeant son départ.

Il est vrai que Hédi Djilani n’est autre que le père de l’épouse de Belhassen Trabelsi, le frère sulfureux de l’ancienne « Régente de Carthage », Leïla Trabelsi. Cette dernière étant tout à la fois femme de l’ancien Président Ben Ali et véritable chef du clan quasi-mafieux fondé autour des membres de la famille Trabelsi.

Précisons également que Hédi Djilani a gardé la présidence de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) de 1987 – date de l’accession de Ben Ali au pouvoir en Tunisie – jusqu’à janvier 2011 ….

Si Hédi Djilani ne s’est certes pas enrichi uniquement au contact de Ben Ali et des Trabelsi, le clan ayant été au contraire attiré par la richesse de cet héritier d’une famille de commerçants fortunés originaire du nord de Tunis, il aura tout de même largement profité de sa proximité avec le clan présidentiel, après le mariage (forcé) de sa fille avec Belhassen Trabelsi. Couple arrêté le jour de la fuite de Ben Ali, le 14 janvier dernier.

« Notre homme » risque désormais de devoir rendre des comptes devant la Commission d’enquête sur la corruption qui va être mise en place sous la conduite de Taoufik Bouderbala.

Un tantinet repenti ? Hédi Djilani a écrit dans sa lettre de démission qu’il se sentait désormais libéré – du poids de la corruption et des pratiques quasi-mafieuses ? – et qu’il assumait la responsabilité de tous ses engagements et de tous ses actes.

Vendredi, dans une interview télévisée, le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a déclaré pour sa part que « les deux défis essentiels qui se dressent devant la Tunisie sont la transition démocratique et la relance de l’activité économique« .

S’adressant au monde samedi depuis Davos, des responsables tunisiens ont par ailleurs tenu à rassurer investisseurs et touristes, les invitant à revenir en Tunisie, estimant la situation économique désormais « sous contrôle« .

Lors d’une conférence de presse, Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale, Yassine Brahim, ministre des Infrastructures et des Transports, et Sami Zaoui, ministre des Technologies de l’information, ont par ailleurs déclaré que leur présence au Forum économique mondial (WEF) visait à faire « passer le message« .

Sources : TAP, AFP, Kapitalis.com, UTICA

(20 commentaires)

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