Il n’y a pas que l’Espagne qui inquiète actuellement les agences de notation. La Belgique figure également en « bonne » place ….
Comme le redoutait le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB) Guy Quaden, l’agence de notation financière Standard and Poor’s (S&P) s’inquiète de la situation politique belge.
Rappelons que la Belgique demeure toujours sans gouvernement six mois après les élections législatives. Une situation qui selon Standard and Poor’s risque de « nuire à sa réputation de solvabilité« . En conséquent, l’agence de notation a décidé de réviser sa perspective pour la Belgique à « négative« , contre stable auparavant.
S&P indique par ailleurs qu’une éventuelle révision future de sa notation pourrait conduire selon une forte probabilité à un abaissement de la note, ceci n’étant toutefois pas envisagé dans l’immédiat.
A l’heure actuelle, S&P confirme en effet sa notation à long terme « AA+ », la deuxième meilleure existante, et à court terme « A-1 ».
La semaine dernière, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB) avait quant à lui appelé à a formation d’un nouveau gouvernement national « dans les prochaines semaines ». Ce dernier redoutait alors d’éventuels impacts négatifs que pourrait avoir sur l’économie belge et sur les marchés financiers internationaux la situation politique du pays.
Guy Quaden avait toutefois considéré comme « bizarre » « et même plus qu’irrationnelle » l’attitude des marchés observée récemment à l’égard de la Belgique, alors que les taux d’emprunt belges s’étaient envolés. « Je ne vois pas de possibilité de faire une assimilation raisonnable avec d’autres pays qui sont confrontés à des problèmes », avait ainsi déclaré M. Quaden, dans une allusion à peine voilée au Portugal et à l’Espagne.
Quelques jours auparavant, le ministre belge des Finances Didier Reynders avait affirmé pour sa part que la Belgique se portait plutôt bien, et mieux encore, qu’elle ne se trouvait pas menacée de devoir faire appel à une aide financière extérieure, comme la Grèce et l’Irlande.
« Nous n’avons pas de vrai problème en Belgique pour l’instant » a ainsi tenté de rassurer M. Reynders, affirmant que le pays était dotée d’une « bonne situation » économique même si certains estiment que l’incertitude politique pourrait accroître le risque de contagion de la crise financière.
Mais par la suite, Didier Reynders a toutefois estimé que la persistance des négociations en vue de la mise sur pied d’un gouvernement fédéral pourrait susciter « un climat psychologique, source de difficultés dans quelques semaines » sur les marchés financiers.
S’exprimant dans le journal « Morgen», il avait par ailleurs ajouté que « l’instabilité politique est un problème plus important que l’ensemble des éléments positifs que nous pouvons mettre sur la table » pour justifier la bonne santé de notre économie.
Rappelons que depuis bientôt six mois, le gouvernement belge se contente « d’expédier les affaires courantes», les communautés francophone et flamande du pays ne parvenant pas à s’entendre pour une réforme des institutions, préalable à la formation d’un nouveau cabinet. Cette paralysie, ajoutée à une dette publique nationale qui atteint presque 100% du PIB, fait redouter à certains que la Belgique soit rapidement contrainte de faire appel à une aide financière extérieure.