Où l’on reparle de l’abyssal déficit public du Royaume-Uni.
Alors que dans son rapport de mai , le LEAP/E2020 (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique/Europe2020) estime que la situation britannique pourrait prochainement être comparable à celle de la Grèce, Fitch Ratings a fortement incité Londres à présenter des objectifs de réduction du déficit plus ambitieux à moyen terme.
L’agence de notation estime en effet que le gouvernement britannique doit faire face à un immense défi face à l’ampleur de ses dépenses publiques.
Alors que le déficit budgétaire britannique représente actuellement 11% du Produit intérieur brut (PIB), Fitch considère en effet que le plan du précédent gouvernement demeure insuffisant si on le compare aux mesures d’austérité annoncées par l’Espagne, le Portugal et l’Italie.
« La taille du déficit actuellement projeté pour 2011 et l’incapacité à ramener le déficit à 3% du PIB dans les cinq ans sont frappants« , observe ainsi l’agence de notation.
Certes, Fitch, ne menace pas directement la note de crédit du pays, AAA, mais note toutefois que l’augmentation du ratio de la dette dans le pays depuis 2008 « est plus rapide que dans aucun des autres pays notés AAA« , et que « l’ajustement souhaitable est parmi les plus élevés des pays avancés ».
L’agence de notation fait par ailleurs remarquer que le déficit public est environ « deux fois plus élevé qu’au cours des précédents épisodes de détérioration budgétaire dans les années 1970 et début 1990″.
Un « malheur » n’arrivant jamais seul, la livre a perdu plus d’un demi-cent face au dollar en réaction à cette annonce …
Rappelons que si le Royaume-Uni s’avère être lui aussi en pleine tourmente financière , le ministre britannique des Finances George Osborne a récemment dévoilé un plan de réduction des dépenses publiques de 6,2 milliards de livres (7,3 milliards d’euros). Un avant gout de ce qui pourrait être annoncé le 22 juin lors de la présentation du collectif budgétaire, annonce-t-il d’ores et déjà.
Les financements des « quangos« , ces organismes qui conseillent le gouvernement verront leurs allocations budgétaires diminuées de 513 millions de livres. Rappelons que ces « quasi organisations non gouvernementales« , organismes para-publics, s’étaient multipliées sous les travaillistes.
Les embauches dans la fonction publique seront quant à elles gelées. Les dépenses en informatique, et les approvisionnements en général, seront lourdement affectés.
Même si les prévisions de la dette publique ont été récemment revues en baisse, George Osborne a assuré que le gouvernement de coalition des conservateurs et des libéraux-démocrates ne modifierait pas d’un iota son objectif prioritaire : la réduction du déficit budgétaire.
Ce premier train de mesures sera suivi le 22 juin prochain de l’établissement d’un nouveau budget pour l’année fiscale qui s’achève fin mars 2011, une revue complète des dépenses publiques sera effectuée à l’automne.
Certains analystes font toutefois remarquer que six milliards de livres ne sont que peu de choses face à la cure d’austérité qui sera demandée au parlement. Comme le précise lui-même George Osborne, le Royaume-Uni est parmi les 27 pays de l’UE, « celui qui a le plus gros déficit « , avec 156,1 milliards de livres sur l’année budgétaire achevée fin mars.
Fitch estime pour sa part que Londres ne pourra atteindre ses objectifs de réduction du déficit par le seul biais d’une réduction des dépenses. Le gouvernement britannique lui-même a admis qu’il lui était désormais nécessaire de faire d’avantage en matière d’emprunts. Pour l’agence de notation, les besoins britanniques doivent être inférieurs de 1% à ceux projetés dans le budget de mars. Les projections officielles se fondent sur un ratio déficit sur PIB de 8,5% sur l’exercice 2011/12 et de 5,2% sur l’exercice 2013/14.
Sources : AFP, Reuters
Mercredi 9 juin 2010 :
Les banques européennes ont parqué un nouveau record de liquidités auprès de la BCE.
Les banques implantées en zone euro ont parqué un nouveau montant record de liquidités auprès de la Banque centrale européenne (BCE), selon des chiffres annoncés mercredi qui reflètent une nervosité persistante sur le marché monétaire.
Les établissements ont eu recours en masse à la facilité de dépôt au jour le jour, déposant 364,58 milliards d’euros mardi, soit quelque 3 milliards de plus que la veille. La BCE rémunère ces placements au taux de 0,25 % seulement.
Comme après la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers en septembre 2008, les banques – échaudées par la crise de la dette en zone euro – ne se prêtent pratiquement plus entre elles.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7e64090d9495cd5a678ac2b79840ecc9
Les banques européennes ne se prêtent plus d’argent entre elles ?
Ah bon ?
Pourquoi ?
Les banques européennes ne se font plus confiance entre elles ?
Ah bon ?
Pourquoi ?
La Banque centrale européenne (BCE) tient ce jeudi sa réunion de politique monétaire mensuelle sur fond d’inquiétude persistante pour la zone euro toujours engluée dans la crise de la dette.
Les gardiens de l’euro se retrouvent à partir de 09H00 au siège de Francfort. La décision sur les taux d’intérêt sera annoncée à 13H45, puis le président de la BCE Jean-Claude Trichet tiendra une conférence de presse vers 14H30.
Le principal taux directeur, fixé au niveau historiquement bas de 1 % depuis plus d’un an, devrait être maintenu.
La crise de la dette souveraine en zone euro va rester au coeur des débats. Au risque de perdre sa crédibilité, la BCE a pris une mesure inédite dans sa jeune histoire en décidant d’acheter des obligations d’Etats en grande difficulté budgétaire, Grèce, Portugal et Irlande principalement, selon des économistes.
Près d’un mois après, l’heure sera à un premier bilan de l’état du marché. « La crise de la dette est entrée dans une nouvelle phase », estime Cedric Thellier de Natixis. Les investisseurs portent leur dévolu quasi exclusivement sur les obligations allemandes, considérées comme le refuge par excellence, et boudent celles des autres pays, y compris ceux qui sont aussi bien notées, selon lui.
Les marchés commencent à douter de l’efficacité des achats d’obligations, par ailleurs controversés au sein même du conseil des gouverneurs.
Autre sujet d’inquiétude : les tensions sur le marché interbancaire, dont seraient désormais totalement exclues les banques espagnoles, selon des informations de presse. L’Espagne est sous la loupe des marchés en raison des craintes pour ses finances publiques (le déficit public a explosé à 11,2 % du PIB en 2009) et de l’importance de sa dette privée.
Les banques de la zone euro préfèrent déposer leurs liquidités auprès de la BCE au lieu de les prêter à d’autres consoeurs, une aversion au risque qui rappelle la période de la faillite de Lehman Brothers. Ce comportement est potentiellement dangereux pour le crédit, et la fragile reprise économique en cours.
http://www.romandie.com/infos/news/201006100635051AWP.asp
Mardi 13 avril 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 3 ans. Elle a dû verser un taux d’intérêt de 2,04 %
Deux mois plus tard, jeudi 10 juin 2010 : l’Espagne lance de nouveau un emprunt à 3 ans. Elle doit verser un taux d’intérêt de … 3,39 % !
Vous avez bien lu : en deux mois, le taux d’intérêt pour un emprunt à 3 ans est passé de 2,04 à 3,39 % !
A titre de comparaison, l’Allemagne emprunte à 3 ans en versant un taux d’intérêt de 0,607 %.
Plus les jours passent, plus l’Espagne emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.
Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette.
Plus les jours passent, plus l’Espagne se rapproche du défaut de paiement.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG3YR%3AIND
Les prévisions de croissance britannique 2010 et 2011 abaissées
Reuters | 22.06.10 | 14h00
LONDRES (Reuters) – L’économie britannique devrait croître plus lentement que prévu jusqu’à présent cette année et l’an prochain, en raison des mesures d’assainissement budgétaire, mais la croissance s’accélèrera par la suite, a déclaré le ministre des Finances, George Osborne.
Dans un discours au parlement, il a dit prévoir une hausse de 1,2% du produit intérieur brut (PIB) cette année, un chiffre inférieur à celui de 1,3% présenté la semaine dernière par l’Office for Budget Responsibility (OBR), un nouvel organisme indépendant de surveillance du budget.
La croissance devrait être de 2,3% en 2011, contre 2,6% prévu par l’OBR, puis elle devrait atteindre 2,8% en 2012 et 2,9% en 2013.
La prévision de George Osborne pour 2013 est supérieure à celle de l’OBR.
Londres fait fondre les effectifs des fonctionnaires
Pour «éviter la faillite» du pays et «l’éloigner du précipice», la Grande-Bretagne va supprimer 490.000 emplois publics d’ici 2015. Les efforts demandés affectent «tous les citoyens» et est plus important que sous Margaret Thatcher.
Au moment où la France conteste la mesure de rigueur phare du gouvernement, la réforme des retraites, la Grande-Bretagne vient d’annoncer les coupes budgétaires les plus radicales de l’histoire moderne du Royaume-Uni. Plus jeune chancelier de l’Echiquier depuis 1886, George Osborne (39 ans) a dévoilé le suppression d’environ 490.000 emplois d’ici 2015 dans le secteur public, en majorité des départs naturels. Mais des licenciements seront «inévitables». Par ailleurs, l’âge de la retraite pour les hommes et les femmes passera à 66 ans d’ici 2020 en Grande-Bretagne (actuellement il est fixé à 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes). «Elever l’âge de la retraite, c’est ce que font aujourd’hui de nombreux pays et cela permettra d’économiser plus de cinq milliards de livres en un an d’ici la fin de la prochaine législature», a déclaré le ministre des Finances au Parlement.
George Osborne a confirmé l’objectif annoncé en juin pour la réduction des dépenses publiques, alors fixé à quelque 83 milliards de livres (95 milliards d’euros) d’ici 2015. Ces coupes budgétaires drastiques, combinées à 30 milliards de livres de hausses d’impôts, doivent permettre d’éliminer quasi-totalement le déficit public du Royaume-Uni, le ramenant de 10,1% cette année à 1,1% du PIB en 2015.
L’effort demandé à l’ensemble de la population est considérable et même plus important que sous Margaret Thatcher. Mais le premier ministre, David Cameron, n’y va pas par quatre chemins. Il a d’ores et déjà fait savoir que les restrictions «concerneront tous les citoyens». Ainsi, ce plan, un des plus sévères parmi les pays de l’Union européenne, se traduira par des coupes de 25% en moyenne dans chaque ministère, un pari risqué au moment où l’économie britannique donne à nouveau des signes de faiblesse.
Le ministère de la Défense, gros consommateur de crédits, a été fixé dès mardi : relativement épargné après un arbitrage du premier ministre, il perdra 8% de son budget d’ici 2015 et devra se passer dès maintenant de son unique porte-avions opérationnel dans l’attente de la construction de deux autres.
Possible suppression d’un million d’emplois
Pour les autres ministères, la facture s’annonce très lourde. La Justice pourrait voir son budget fondre de 30% et l’Environnement de 40% d’ici quatre ans. Seuls le service national de santé et l’aide extérieure au développement ont reçu la promesse d’être épargnés.
Plus globalement, les dépenses sociales et l’Etat providence britannique, le célèbre Welfare State, devraient être les principales victimes. Selon certaines études, l’austérité pourrait coûter un million d’emplois dans les secteurs public et privé.
Face à l’impopularité prévisible de ces vastes mesures sans précédant, David Cameron a répété qu’il n’avait pas le choix pour «sauver le pays de la faillite».
Des voix s’élèvent déjà contre ce plan drastique, à commencer par les travaillistes qui dénoncent une politique «injuste» qui frappera les plus faibles.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/10/20/04016-20101020ARTFIG00298-londres-prend-des-mesures-de-rigueur-sans-precedent.php