Obama fait grimper le cours du pétrole

Effet Obama : suite à sa décision de prolonger le moratoire sur les forages pétroliers en mer, le cours du pétrole s’en est trouvé tout ragaillardi.

Si certains peuvent s’enthousiasmer à l’idée que le prix du brut a pu progresser de 4 % en une seule journée, reste que le cours demeure particulièrement bas par rapport à quelques semaines à peine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet a terminé à 74,55 dollars, en hausse de 3,04 dollars par rapport à la veille.

En deux jours, le cours du brut a repris un peu du poil de la bête, progressant au total de près de six dollars, correspondant à une hausse de plus de 8%.

Rapelons tout de même qu’en trois semaines, les prix sont passés de 87 dollars à 65 dollars …. ce n’est pas rien.

Les investisseurs se veulent optimistes ces dernières heures, considérant qu’un effondrement de l’euro n’est pas pour demain. Une tendance observée sur de nombreuses places boursières internationales.

A la plus grande joie de l’euro, qui rebondissait à presque 1,24 dollar, contre moins de 1,22 dollar la veille.

Mais les analystes estiment qu’avant toute chose, les marchés pétroliers ont fortement réagi à la conférence de presse de Barack Obama concernant les forages pétroliers en mer.

Alors qu’une gigantesque marée noire souille actuellement le golfe du Mexique, le président américain a en effet annoncé qu’il prolongeait de six mois le moratoire sur les forages pétroliers en mer, souhaitant limiter de manière drastique cette méthode d’extraction

Parallèlement un projet d’exploration de pétrole au large de l’Alaska a été suspendu, lequel devait être attribué au groupe anglo-néerlandais Shell. Un autre projet d’octroi de concessions pétrolières au large de la Virginie a été également gelé jusqu’à nouvel ordre.

Précisons qu’un tiers de la production de brut des Etats-Unis provient des forages en mer. En cas d’interruption totale de telles pratiques, les volumes produits pourraient chuter de manière très conséquentes.

Les experts estiment ainsi qu’un cas de prolongement du moratoire durant deux ou trois ans, la production américaine de brut pourrait chuter d’environ 300.000 barils par jour. Un chiffre à comparer avec un volume global produit de 5 millions de barils de brut par jour.

Barack Obama fait donc machine arrière par rapport au projet controversé de son administration annoncé fin mars, lequel prévoyait au contraire de multiplier les forages en mer.

Ces mesures avaient provoqué tout à la fois la colère des organisations écologistes … mais également celle des républicains jugeant que l’administration Obama trop frileuse sur cette affaire.

A cette date, le président entendait – dans le cadre d’une vaste politique énergétique – permettre l’exploitation de nouveaux sites dans l’Atlantique et étendre les permis dans le golfe du Mexique.

Ses arguments alors invoqués : la nécessité pour les Etats-Unis de réduire leur dépendance énergétique envers l’étranger et de s’orienter vers une économie plus « verte ».

A moins que ses motivations soient alors plus politiques, l’objectif   pouvant  être de s’accorder les faveurs des républicains en vue de permettre l’adoption d’une vaste loi sur le climat.

Sources : AFP, Reuters