Medef : l’industrie agro-alimentaire claque la porte

happy-end.jpg L’association nationale des industries agroalimentaires (Ania)  a mis ses menaces à exécution. Alors qu’il y a quelques jours à peine, nous vous avions indiqué que les industriels du secteur envisageaient de claquer la porte du Medef, c’est désormais chose faite.

Une situation doublement embarrassante pour Laurence Parisot, actuelle patronne des patrons, tant au niveau politique qu’au niveau financier. Si l’Ania représente une part importante des cotisations du Mouvement patronal, son départ est également de nature à déstabiliser l »instance dirigeante » quelques mois avant les élections de juin prochain destinées à renouveler son mandat.

Estimant être insuffisamment représentée au sein de l’organisation patronale, l’Ania a ainsi annoncé qu’elle quittait le Medef. La décision a été prise jeudi lors d’un vote à bulletins secrets du conseil d’administration de l’Association.

Après avoir étudié « le rapport entre les services rendus par le Medef à l’Ania et sa forte cotisation annuelle », les patrons de l’Industrie agro-alimentaire ont au final « constaté que sa représentativité dans le Medef n’était pas proportionnelle ». Il y a quelques jours déjà, l’Ania s’interrogeait sur la pertinence du maintien de sa présence au sein du Medef, s’estimant peu « face à l’automobile, à la finance ou au commerce ».

Rappelons en effet que la Fédération du secteur agro-alimentaire verse chaque année une cotisation de plus de 600.000 euros au Medef. Ce qui représente 15% de son propre budget …. et un montant non négligeable pour le mouvement patronal. Ce sont tout de même l’équivalent de 10 600 entreprises et 415 000 salariés qui clauqent aujourd’hui la porte.

Ce n’est pas la première fois que le secteur s’interroge sur l’utilité de la présence de l’Ania au sein du Mouvement des Entrepreneurs. Principaux griefs : le silence du Medef dans le bras de fer qui oppose les PME du domaine agroalimentaire à la grande distribution. Le sujet qui fâche : les clauses imposées par les centrales d’achat, lesquelles sont jugées «abusives» par les fournisseurs. L’Ania laissant entendre que les intérêts de  Jérôme Bédier, président de la Fédération du commerce et de la distribution et de la commission Europe du Medef seraient mieux pris en compte …