Autre souci de production en vue pour EADS/Airbus ? Après les retards observés sur l’A380, les doutes concernant l’A350, c’est au tour de l’A400M de susciter quelques craintes.
Alors que des retards ont d’ores et déjà entachés le planning, provoquant l’inquiétude des syndicats, Carlos Suarez, le directeur général de Airbus Military, filiale d’EADS a affirmé mardi à Séville que les moteurs de l’avion de transport militaire A400M restaient le point sensible de ce programme.
Ce qui n’a pas empêché toutefois, Peter Scoffham, responsable marketing militaire de la filiale, d’annoncer pouvoir vendre entre 200 et 400 unités de l’appareil d’ici 15 à 20 ans.
« Les moteurs sont la partie la plus sensible du programme. Cette question reste centrale pour le premier vol d’essai et également dans le cadre de la production. Il nous faudra régler ce sujet dans les prochains mois », a ainsi averti Carlos Suarez lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion d’une visite du site d’assemblage de l’A400M à Séville.
Un autre dirigeant du groupe avait déclaré auparavant que le premier vol d’essai de l’appareil, dont la motorisation est assurée par un consortium composé de Safran et du britannique Rolls-Royce, était toujours prévu cet été.
« L’A400M contient tellement d’innovations que nous pensons qu’il y a une demande pour 200 à 400 avions dans les 15 à 20 ans », a déclaré pour sa part Peter Scoffham. « Nous avons les capacités pour faire face à une augmentation de la production si cela était nécessaire ».
Dès le début de l’année, les syndicats d’Airbus avaient exprimé leurs craintes de voir l’avion de transport militaire européen A400M connaître les mêmes dérives que l’A380, le très gros porteur de l’avionneur européen dont la première livraison a accusé deux ans de retard.
« 2008 ne sera pas une année tranquille pour nous, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y aura les problèmes de montée en cadence de l’A380 auxquels viennent se greffer ceux de l’A400M. Et derrière se profile le lancement de l’A350« , avait ainsi déclaré début janvier Françoise Vallin, déléguée centrale CFE-CGC.
« Avec l’A400M, on retrouve finalement les mêmes problèmes qu’on a connus avec l’A380, c’est à dire des difficultés industrielles sur lesquelles la direction ne communique pas (…) c’est un problème de confiance », avait-t-elle ajouté.
Louis Gallois, président exécutif d’EADS, maison mère d’Airbus, avait alors toutefois qualifié de « rumeur » l’éventualité de nouveaux retards de l’A400M, rapportée par un hebdomadaire allemand. Il a ainsi assuré que le premier vol aurait bien lieu au cours de l’été, conformément au calendrier modifié annoncé en octobre dernier.
« Je veux bien croire Louis Gallois quand il dit que le premier vol de l’A400M se fera dans les temps mais le problème, comme pour l’A380, consistera à régler les difficultés techniques ultérieures sur ce programme, qui est vraiment très spécifique », avait affirmé pour sa part Xavier Pétrachi, délégué central CGT.
Fin février, le délégué général pour l’armement français François Lureau avait laissé entendre que le premier vol de l’Airbus A400M, prévu cet été, pourrait être encore légèrement décalé, en évoquant un « été tardif« .
Source : Reuters, AFP
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