L’envolée du prix du pétrole relance l’intérêt pour le sous-sol français, notamment celui du Loiret, le site de Lacanau étant par ailleurs courtisé, tandis que le bassin parisien n’a pas finé de livrer ses secrets.
Un groupe américain souhaite ainsi y augmenter sa production tandis que d’autres sociétés désirent intensifier leurs recherches de nappes.
85 puits producteurs, dont 50 à pompes balanciers, fonctionnent jour et nuit au milieu des champs à l’est du Loiret et ce nombre devrait augmenter. Toreador, le groupe texanqui est le seul pour l’instant à extraire le pétrole dans le département, a demandé à la préfecture de disposer de nouveaux secteurs d’exploration.
Plusieurs autres compagnies, indépendantes des grandes groupes, dont Lundin International (Suède), Geopétrol, Essence Paris (France), Vermillon (Canada) qui possèdent déjà quelques puits d’exploration, ont déposé des demandes pour obtenir l’autorisation de lancer de nouvelles recherches de nappes.
« Seules de petites structures peuvent s’installer sur un tel site. C’est un travail sur le long terme car le sous-sol n’est évidemment pas celui de l’Arabie Saoudite », explique Patrick Bonneau, directeur des opérations chez Toreador. A 100 dollars le baril, l’investissement devient rentable même avec une petite décote en raison de la moins bonne qualité du pétrole.
L’exploitation pétrolière dans le Loiret a commencé en 1958 avec Elf et a compté jusqu’à 318 puits. Mais, faute de rentabilité, la société française, rachetée depuis par Total, a cédé ses intérêts en 1998 à Madison Energy, devenu Toreador.
Dans le département du Loiret, la société Toreador Energy France exploite ainsi les gisements du néocomien (Chuelles, Châteaurenard, Saint-Firmin et Courtenay). Ceux-ci font partie des concessions de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux dites « concession de Châteaurenard » et « concession de Saint-Firmin-des-Bois », attribuées par décret du 23 septembre 1964 à la Compagnie d’Exploration Pétrolière. Les décrets des 25 juin 1973 et 24 août 1976 les a transférées au profit de l’Entreprise de Recherches et d’Activités Pétrolières, puis à la société nationale ELF Aquitaine (production) et, par arrêté du 25 juillet 2001, à la société Madison Chart Energy. En 2005, suite à un changement de statut, la société Madison a changé de nom pour devenir la société Toreador Energy France.
Près de 45.000 tonnes de pétrole brut, soit 365.000 barils, ont été extraits du sous-sol du Loiret en 2006, contre 43.734 tonnes en 2005 et 42.734 l’année précédente. Cela représente 4,2% de la production française, évaluée à 1,05 million de tonnes et partagée entre le bassin parisien, dont faire partie le Loiret, et le bassin aquitain, selon la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement de la région Centre. Contrairement au fameux slogan, les gisements français produisent 1,5% de la consommation nationale. L’ensemble des champs du bassin de Paris -régions Ile-de-France, Bourgogne, Champagne-Ardenne et Centre- représente 55,7 % de la production nationale.
Le pétrole du Loiret est récupéré par un réseau de pipelines jusqu’à un centre d’exploitation à Triguères (Loiret) puis transporté par camion à une raffinerie située en Seine-et-Marne. Il faut compter un puits producteur pour six forages. L’investissement revient à un million d’euros pour un puits et son amortissement demande un an et demi. « Comme la région a été peu exploitée et que les perspectives sont intéressantes, il faut s’attendre à de nouvelles demandes de forages et à de nouveaux puits d’exploitation », prévoit Patrick Bonneau.
Sources : AFP, DRIRE, Ministère de l’Industrie
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