Quand Sarkozy serre la pogne de Poutine

Sarkozypoutine_pogneComme quoi, il ne faut jamais juré de rien dans la vie. Nicolas Sarkozy a bel et bien serré la pogne de Poutine, et il en serait même fier désormais …alors qu’il avait reproché « le geste » à son « prédécesseur » Jacques Chirac.

Les présidents français et russe ont en effet tenté de « réchauffer l’atmosphère » lors d’une rencontre en Russie. Climat « aidant » ? Ils sont néanmoins restés fermes sur le fond de leurs différends. Sarkozy ne devrait pas être invité de sitôt à savourer un hamburger dans le ranch de Poutine. Encore que, ne faut-il pas s’abstenir de dire « fontaine, je ne boirai pas de ton eau » ?

« La France comprend la volonté de la Russie de revenir sur le plan international à la place qui lui revient. Je veux vous comprendre et j’espère que vous accepterez aussi les convictions qui sont les nôtres », a déclaré M. Sarkozy à son homologue au début de sa première visite officielle en Russie.

« La France a été, reste et j’espère, restera un partenaire privilégié de la Russie dans l’Europe et dans le monde », a répondu M. Poutine, suggérant que Moscou n’avait pas encore calé sa relation avec le nouveau président français, plus critique à l’égard de Moscou que son prédécesseur Jacques Chirac. « Je veux souligner que nos relations se développent bien », a-t-il toutefois ajouté.

Selon le président russe, les contacts russo-français se poursuivent régulièrement, et ce, à un niveau élevé. Les ministres des Affaires étrangères et les ministres de l’Economie se sont rencontrés récemment, a-t-il rappelé. « Nous avons maintenant le plaisir de voir à Moscou le président français », a noté le chef de l’Etat russe. « Nous avons convenu de cette rencontre à Heiligendamm (en juin), au sommet du G8. Je suis au courant de votre calendrier très chargé et je constate avec plaisir que vous avez jugé possible d’accepter mon invitation et de venir aujourd’hui en Russie », a dit Vladimir Poutine.

En mai, le maître du Kremlin avait attendu deux jours avant de féliciter le nouveau président français. Moscou avait mal digéré les critiques de Nicolas Sarkozy à l’encontre de la Russie pendant la campagne électorale, notamment sur la situation en Tchétchénie.

Dans son premier grand discours de politique étrangère prononcé récemment à Paris, le président français avait jugé opportun de mettre en garde la Russie contre l’instrumentalisation « brutale » de ses ressources naturelles, rappellait la presse russe Nezavissimaïa gazeta. Pour ceux auxquels la substantifique moelle du discours aurait échappé, rappelons les termes exacts prononcés par notre nouveau Président :

(2 commentaires)

  1. Tout n’est pas rose …
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    DSK commence à se venger de la Russie (Nezavissimaïa gazeta)
    14:11 | 03/ 10/ 2007
    MOSCOU, 3 octobre – RIA Novosti. Aussitôt après son élection à la tête du Fonds monétaire international, l’ancien ministre français des Finances, Dominique Strauss-Kahn, a proposé de réduire la part, déjà insignifiante, de la Russie au sein du FMI, au profit d’autres pays. L’ironie de la situation est que la Russie avait proposé un autre candidat à ce poste.
    Selon Dominique Strauss-Kahn, la Russie et l’Europe devront abandonner une partie de leurs quotes-parts de vote dans le cadre de la future réforme du Fonds « pour donner une plus grande représentation à certains pays ».
    Le quota commun de l’Union européenne (environ 33%) et des Etats-Unis (17%) leur permet, de fait, de dicter leurs décisions aux autres membres du FMI. Ainsi, selon une entente tacite intervenue entre Etats-Unis et UE, le poste de directeur de la Banque mondiale est toujours occupé par un Américain et celui du FMI, par un Européen (en règle générale, un candidat français).
    Les représentants de l’Australie, du Brésil et de l’Afrique du Sud ont proposé en juillet de renoncer aux nominations aux postes de direction selon ce même principe de nationalité.
    La Russie a proposé en août, pour la première fois, son propre candidat à la direction générale du FMI: Josef Tosovsky, ancien directeur de la Banque centrale tchèque.
    Cependant, la candidature de Dominique Strauss-Kahn a été soutenue par l’UE et les Etats-Unis et celui-ci y a été nommé directement sans même que l’on procède à un vote.

  2. Bonjour!
    Globalement positif, le voyage?
    Je sais bien que je devrais voir les relations franco-russes dans le cadre qui est le leur, c’est-a-dire tantôt Européen, tantôt mondial.
    Las! Je suis l’un des 316.000 porteurs Français d’emprunts russes, à qui la Russie doit aujourd’hui plus de US$ 90 milliards, et que le gouvernement français de M. Juppé, pourtant censé accorder sa protection diplomatique aux intérêts de ses ressortissants, à abandonné en rase-campagne en signant avec la Russie en 1997 un accord véritablement honteux par dessus la tête des porteurs, conduisant la France à ne plus soutenir la créance des ressortissants Français vis-à-vis de la Russie. Je suis donc forcé d’analyser nos relations à travers cette lorgnette-là, et pas une autre.
    Le candidat SARKOZY nous avait écrit, en mars 2007:
    « L’accord (…) n’a pas pour autant éteint les droits des créances des ressortissants français sur le gouvernement russe. »
    « Ce problème est trop sensible et concerne trop de familles pour être abordé avec légèreté. Si les Français me choisissent pour être le prochain Président de la République, je ferai en sorte qu’il soit étudié avec le sérieux et la méthode qui s’imposent. »
    Nous avons donc été déçus de voir que ce dossier n’avait pas été abordé lors de son voyage. Nous n’allons bien sur pas nous arrêter là. Nous avons bien noté la formule employée par le Président à Moscou: « pas de tabous, pas de limites, transparence et réciprocité »; ainsi que la rencontre, prévue entre conseillers « de haut niveau » pour « poser franchement toutes les questions économiques qu’il y a entre nous ».
    Avant son départ pour Moscou nous avions pourtant été nombreux à lui écrire afin de lui rappeler la position officielle du RPR, ancêtre de l’UMP, qui n’avait accepté de ratifier l’accord de 1997 qu’à la condition que la France « aille au delà » en recherchant une indemnisation sur une base « financièrement juste et juridiquement incontestable » dans des conditions « semblables à celles proposées aux créanciers du club de Londres »; pour lui rappeler qu’en imposant le respect des intérêts de 316000 Français littéralement piétinés depuis 90 ans il serait véritablement le Président d’une rupture positive avec le passé; et que le règlement de ce dossier s’accompagnerait nécessairement de retombées économiques extrêmement positives: qui refuserait une injection de US$ 90 milliards dans les circuits Français?
    Et que l’on ne me dise pas que la Russie n’est pas solvable. Sans parler de ses mannes pétrolières et gazières, M. Poutine vient de confirmer le 22 septembre à Sotchi un programme d’investissement de 1000 milliards de dollars, auquel les investisseurs étrangers seront évidemment « invités à participer » et dans le cadre duquel les meilleures garanties seront offertes (interdit de rire).
    Globalement, les porteurs sont… las. Mais aussi, très pugnaces.
    Et, globalement, de plus en plus conscients des voies juridiques qui s’offrent a eux: contre leur débiteur russe bien sur, mais aussi contre la France qui, aux termes de l’article 3 de l’accord de 1997, stipule que « la Partie française assume la responsabilité exclusive du règlement des créances financières qu’elle à renoncé à soutenir conformément aux conditions du présent Accord ».
    Globalement mort, le dossier des emprunts russes? Surement pas!
    Bien à vous,
    Karloman

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