Rafale/Dassault supplanté par F-16/Lockeed au Maroc ?

Rafale_web Comme quoi il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuée.

Si de récentes rumeurs persistantes faisaient état de ventes imminentes de rafales de Dassault au Maroc, les Etats-Unis pourraient au finish rafler la mise avec des F 16.

Le site internet de La Tribune affirmait en effet jeudi soir que Dassault Aviation, qui espérait engranger au Maroc sa première commande à l’exportation pour son avion de combat Rafale, serait en passe de perdre la partie face à son rival américain Lockheed Martin.

L’avion de combat du groupe français  « aurait perdu toute chance de succès à Rabat face à la proposition des Etats-Unis, qui proposent des F-16 d’occasion prélevés sur ceux de l’US Air Force », selon le quotidien économique, qui cite « des sources industrielles concordantes ». C’est sur que si les USA font un rabais, qui plus est sur du matériel ayant déjà servi, la facture doit être moins salée que celle des rafales de Dassault.

Interrogé par l’AFP, le groupe aéronautique français n’a pas confirmé cette information, mais a reconnu que le groupe était « préoccupé par une très forte pression américaine ».

Les Etats-Unis auraient fait une nouvelle « offre ahurissante », selon La Tribune, en proposant 36 F-16 d’occasion « pour moins de 2 milliards de dollars, quand la France a proposé au Royaume chérifien 18 Rafale pour 2,3 milliards d’euros ».

Chez Dassault, on indique « ignorer le détail des contre-propositions américaines », et on souligne que « l’issue des négociations dépend depuis des mois des discussions entre Etats ». « Notre part du travail a été faite depuis longtemps », a ajouté le porte-parole de Dassault.

En juin 2007, le groupe français avait confirmé comme officielles des négociations « entre les gouvernements français et marocain au sujet d’une commande de Rafale ».  « La partie technique de l’offre est terminée et nous en sommes maintenant au stade des discussions politiques afin de régler, notamment, la question du financement » avait alors ajouté Mathieu Durand, directeur adjoint de la Communication de Dassault Aviation.

Rabah a présenté en effet une demande de financement des avions de combat de Dassault Aviation durant la période des élections présidentielles.

Deux variantes ont été suggérées par les marocains, mais seule celle qui repose sur une solution de crédit dans des conditions de marché (et avec garantie Coface) a été retenue. BNP Paribas, Société Générale et Calyon ont été approchées pour étudier la faisabilité de l’opération.

Cette demande de financement est intervenue alors que la piste d’un « mecénat » de la part d’un pays du Golfe – Arabie Saoudite ou Emirats Arabes Unis – tenait la corde était donnée comme la seule crédible. Mais cette hypothèse rencontrait un scepticisme croissant ces dernières semaines, parmi les industriels parti prenantes au dossier. Une partie des 360 millions d’euros du contrat de modernisation des Mirage F1 Marocains a d’ailleurs été assuré via une solution de crédit bancaire.

Dans le cas des Rafale, l’armement (les missiles Mica) ne figure pas dans les négociations en cours. Rabah pourrait trouver peu d’intérêt à se doter d’une grande quantité de missiles, si tant est que l’objectif premier soit de montrer une capacité de dissuasion face à l’Algérie voisine. Si Alger s’est certes doté de rutilants Mig 29 et de Sukhoï 30 avec de nombreuses munitions, la probabilité d’un affrontement entre les deux pays reste faible, selon les analystes.

Selon La Tribune, « les pouvoirs publics ont tenté de réagir. Ils ont réaligné leur offre sur celles des Américains en proposant 24 avions de combat pour un montant de 2 milliards d’euros ». Dans l’entourage du ministre français de la défense, Hervé Morin, interrogé par l’AFP, on déclarait jeudi soir: « à notre connaissance, les négociations ne sont pas terminées et nous n’avons aucune indication ni dans un sens ni dans un autre ».

L’échec éventuel du Rafale au Maroc renvoie à de récentes déclarations du ministre, qui selon La Tribune semblaient « préparer l’échec ».

Le Rafale est un avion « très sophistiqué, formidable », mais difficile à vendre à des clients qui « n’ont pas besoin d’un avion pour des combats de haute intensité », déclarait ainsi M. Morin le 11 septembre à l’occasion de l’Université d’été de la Défense à Toulouse. Le ministre français de la défense avait alors demandé un effort de productivité de la part du secteur, donnant même le Rafale comme contre exemple : un bijou technologique, mais un échec commercial.

(12 commentaires)

  1. C’est dommage pour le Rafale qui a l’air d’être une sacré machine, mais d’un autre côté je comprends les marocains qui n’ont pas forcement envie de claquer des milliards dans des appareils qui n’ont que très peu de chance de servir (et c’est tant mieux).
    Enfin qu’ils ne perdent pas de vue qu’acheter de l’occase et peut-être moins cher sur le coup, mais au final l’entretien coute cher, voire très cher (qu’on se rappel les crusader en service dans la marine !).

  2. Rabah ? c’est moi quand j’ai fumé du « h » , 🙂
    je corrige après avoir pris un « t » 🙂

  3. Le Maroc négocierait l’achat du TGV mais refuserait le Rafale
    Reuters 02.10.07 | 23h11
    PARIS (Reuters) – Le Maroc négocie avec l’Elysée la fourniture du TGV après le refus du roi Mohammed VI d’acheter le Rafale, l’avion de combat de Dassault, rapporte La Tribune dans son édition de mercredi.
    « Selon nos informations, des discussions ont été ouvertes entre les deux pays à deux niveaux : diplomatique entre l’Elysée et le Palais ; industriel entre SNCF International et Alstom d’un côté et les sociétés locales, de l’autre », affirme le quotidien.
    Chez Alstom, personne n’a pu être joint dans l’immédiat. Les équipes de l’Elysée ont de leur côté refusé de commenter le dossier.
    La Tribune précise qu’un protocole d’accord portant sur la fourniture du TGV pourrait être signé lors du voyage du président Nicolas Sarkozy au Maroc après le 20 octobre.
    « On en est encore très loin, car il reste à régler la question du financement du TGV », précise une source proche du dossier.

  4. Rafale, Char Leclerc et avant le Concorde!……la France innove, mais ne vends pas grand chose, elle devrait vendre des lances pierres, au moins nous aurions les palestiniens comme clients et ça serait moins dangereux…..

  5. Eh oui, résultats des courses une frégate. une !
    La France va vendre au Maroc une frégate polyvalente de classe Frenn, a indiqué lundi à la presse le porte-parole de la présidence française David Martinon, lors de la visite d’Etat qu’effectue de lundi à mercredi le président Nicolas Sarkozy au Maroc.
    http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=105815
    Le Maroc va donc choisir les f-16 US au rafale français.

  6. Les deux chefs de l’Etat ont également décidé que la France moderniserait 25 hélicoptères Puma et 140 véhicules de l’avant blindés de l’armée marocaine, a-t-il ajouté.
    La France fournira d’autre part au Maroc un système de surveillance des frontières.
    En revanche, l’entourage de Nicolas Sarkozy prenait acte lundi soir de la volonté du Maroc d’acheter des chasseurs-bombardiers américains F16 plutôt que des Rafale français.
    « 

  7. j’aime bcp la dernière phrase, cela en deviendrait presque « mignon » 🙂
    pour le reste :
    Plus de 2 milliards d’euros de contrats lors de visite de Sarkozy au Maroc
    MARRAKECH (Maroc) – La France a signé pour au moins deux milliards d’euros de contrats civils et militaires au premier jour de la visite d’Etat du président français Nicolas Sarkozy au Maroc, sans toutefois réussir à placer les Rafale.
    Le plus important est la réalisation d’une ligne de train grande vitesse (TGV) entre Tanger et Casablanca, a annoncé lundi à Marrakech la présidence française.
    Ce chantier est estimé à 2 milliards d’euros, dont la moitié reviendra notamment à trois entreprises françaises, Alstom, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) et Réseau ferré de France, pour le matériel roulant et l’équipement de la voie (signalisation, sécurité), a-t-on précisé de même source.
    La première tranche de la ligne TGV sera réalisée entre Tanger et Kenitra, au nord, sur 200 km.
    Le protocole d’accord a été signé par le ministre marocain de l’Equipement et des Transports, Karim Ghellab, et le ministre français de l’

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